16 juillet 2009

Ma prose en suspension


On m'a dit que la prose se meurt sur internet. Les billets ou articles ne se limitent plus qu'à quelques bouchées faciles à digérer. Pour attirer l'attention sur cette autoroute à grande vitesse, distiller l'information et ne pas se perdre dans de grandes analyses de fond donne une visibilité plus qu'enviable, alors qu'un article plus développé n'attirera que certains lecteurs réellement intéressés par le sujet proposé. (J'avoue que je fais plus partie de la deuxième catégorie de lecteurs que la première.)

Quand j'ai créé ce blogue, il y a quelques mois, j'avais l'intention d'y aller plus "à fond". N'écrire qu'un ou deux billets par jour, peut-être moins, dans lesquels je me laisserais aller à louanger, déblatérer, opiner, commenter, décrier, partager mon expérience, apprendre de la vôtre. Le point de vue bien personnel d'un gars qui a grandi entre 2 cultures dans une province immense, dans un pays immense, sur un continent immense.

Un blogue aussi où je me forcerais à bien utiliser la langue (du mieux que je le peux, mes erreurs sémantiques sont assez flagrantes quelquefois), où je me permettrais d'abuser un peu des autres langues et où l'on me pardonnerait mes manques et oublis (digression : promenez-vous sur la blogosphère, et ce peu importe d'où ça vient, c'est à faire dresser les cheveux sur la tête).

Enfin, mettez-tout ça dans le même chapeau et vous voyez le genre.

Au lieu de ça, j'ai braqué mes jumelles sur le super-speed virtuel et l'écriture digestible. Ça me plaît bien. J'aime parler de cochons une minute, de gadgets la minute d'après, d'histoire cinq minutes plus tard, d'apatrides après une petite pause. Ça me permet de me "lâcher lousse" et de vider ce trop-plein qui s'empile continuellement dans mon crâne. Cette information que je gobe en continu, souvent bien malgré moi.

Je n'ai réellement tenu la route que sur un aspect de mon intention première : le refus de me spécialiser (n'en déplaise à ceux qui trouve ça futile). J'en serais incapable de toute façon.

Après maintes réflexions, je réalise que la chronique et l'absurde ont confortablement trouvé leur place ici. Le rêve moins. Mais il se tient près. ;)

Je n'ai pas l'intention de changer de cap. Je réfléchis à d'autres choses. Peut-être faire escale plus souvent...

2 commentaires:

  1. Non, gardes le rythme, ne fais pas escale plus souvent...

    RépondreSupprimer
  2. Pour la prose longue et belle, il y a les livres. Pour le prédigéré, il y a le web.

    RépondreSupprimer