La puissance de son oeuvre va bien au-delà de ce morceau que l'on connaît si bien. Son perfectionnisme obsessif l'a mené à son trépas aussi facilement qu'un boléro en manque de public... (quel jeu de mot aussi inefficace qu'inutile). D'ailleurs, son boléro, a fait de bien grands pas. On l'a trainé dans la boue, c'est aujourd'hui un incontournable.Ravel était un atypique. Il voulait se faire connaître mais pas se faire reconnaître, il n'était pas mondain mais vivait dans le monde, il était confus et ambigu (*wink *wink les initiés)... Il a aussi composé une oeuvre qui est aujourd'hui un parcours essentiel dans le paysage classique populaire.
En 1928, son Boléro, qu'il considérait comme une simple étude, fut décrié comme un affront à la grandeur de la musique classique. Le scandale fut total et on le hua jusque dans la rue. Aujourd'hui, nulle oeuvre n'est aussi jouée et aussi universellement connue. La mélodie envoûtante du Boléro de Ravel transcende littéralement tout ce qui se fait dans les nobles termes de la musique. Tous genres confondus.
Les 2 mesures, répétées 169 fois, sont bien à l'image de leur auteur : mystérieuses, insaisissables, calculées et déstabilisantes.
J'ai le sentiment que Maurice serait bien fier s'il savait à quel point ses détracteurs étaient "dans le champ". Et d'ailleurs, l'histoire aura donné raison à cet homme à la personnalité si complexe. Il voulait dire : "Foutez-moi la paix et écoutez ma musique !". On s'entend pour dire qu'aujourd'hui, peu de gens savent qui est Maurice Ravel, mais tout le monde connaît le Bolero de Ravel.
Voici une version abrégée, correcte et assez réussie du fameux morceau (l'original dure plus de 15 minutes) :
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