À la levée de mon corps hier matin, j'ai allumé la télé et les premières images que j'ai vues étaient celles de gens faisant la file assis sur des chaises pliantes et enveloppés dans des couvertures et sacs à couchage. Je me suis dit que les billets pour U2 sont en vente ou encore les Rolling Stones ou Madonna reviennent à Montréal, ça a dû m'échappé. Ce sont des collègues qui m'ont appris que l'on faisait la file pour se faire vacciner.
À la levée de mon corps ce matin, j'allume la radio et j'entends qu'à certains endroits la police a été appelée en renfort pour que l'on suive les consignes données par la santé publique et que l'ordre de priorité établi pour la campagne de vaccination soit respecté.
Le gens sont en colère, tout est la faute de tout le monde, les médias font peur, les gouvernements ne savent plus comment s'organiser et nous allons tous mourir demain.
Permettez-moi une analogie.
En 1347, la peste noire débarqua en Europe et dévasta le continent. Entre 30 et 50% de la population en mourut et le monde en fut littéralement transformé. Les bouleversements sociaux et géopolitiques qui en découlèrent bouleversèrent l'ordre établi et l'on redessina la carte.
Des sorcières furent brûlées, des millions de chats associés au malheur furent massacrés (quelle erreur quand on pense que la peste était transmise par des puces qui voyageaient sur les rats et que les chats sont naturellement immunisés contre ce bacille) et surtout, des milliers de Juifs ont été tués parce qu'on les accusa de comploter et d'avoir lancé, en quelque sorte, un mauvais sort aux "non-fidèles de la foi juive".
Aujourd'hui, la médecine n'est plus impuissante, les superstitions n'ont plus le dernier mot et l'Église ne dicte plus les règles de conduite, mais malgré tout, 650 ans plus tard, je constate que la nature humaine a très peu évoluée. Face à l'ultime, peu importe les mesures prises, l'assurance des autorités et l'information transmise, les gens sont démunis. Seuls et effrayés.
Avons-nous les moyens d'y faire face ? Je n'en suis pas sûr et par moyens, je n'entends rien de tangible. Malgré tout ce que l'on sait et toutes les précautions, le manque de civisme et cette attitude anti-conciliante propre à chacun remontent à la surface en un éclair.
Je suis un peu pessismiste quand je regarde ce spectacle et si je le pouvais, je ficherais le camp à l'entracte.
650 ans d'expérience c'est peu.
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